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Le déroulé sans fin

Publié le par mapie


sur une incipit en gras, d’Algomuse

 

 

 

 

Un homme cheminait pensif la tête basse

Nourrissant du regard le déroulé sans fin

D’une journée  de janvier  à fouler de son pas

Le bitume mouillé du trottoir parisien.

 

Alerte, jeune demoiselle, d’un trench coat ceinturée

Traverse le boulevard puis disparaît au chaud

Dans un café paré de coeurs et de bouquets:

Quatorze  février berce  les tourtereaux.

 

Mars est un dieu de guerre, et sous l’occupation

des violents giboulées qu’il canarde sans fin,

mamie est occupée à quelques commissions.

Elle s’accroche à son sac, le cramponne des deux mains.

 

Au sortir de l’école, les jeunes surexcités

Fêtent le mois d’avril et collent des poissons

sur le dos des passants. Le métro est bondé.

Et le moindre sourire provoque l’émotion.

 

Enfin, le mois de Mai, le parfum du muguet

s’échappe d’on ne sait où, pour notre grand plaisir.

Le soleil est timide, madame lui sourit.

Il recherche les belles, bien sûr, elle s’en saisit.

 

Juin , juillet puis Août, l’été passe si vite

Et la fin de semaine offre quelques échappées.

Au pied de la grande arc, triomphe l’insouciance

des couples de touristes, en quête de clichés.

 

Puis voici la rentrée, la précipitation.

Sur le chemin de ronde s’approche la saison

des dernières terrasses. Septembre si  léger,

Reste l’annonciateur d’un octobre gelé.

 

 

Paris est capitale en cette fin d’année

Les vitrines s’affolent, Noël est annoncé

pour le 25 décembre. Novembre se prépare.

Toujours anticiper avant qu’il soit trop tard.

 

 

Un homme cheminait pensif la tête basse

Nourrissant du regard le déroulé sans fin…

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La fatigue du rêveur inapte

Publié le par mapie

 

 

Mon errance progresse à travers la vie. Tout comme ce texte, rien n’est vraiment écrit.  Alors je rêve. Je rêve le jour, je rêve la nuit, je rêve à bout de souffle, et cela ne sert à rien.

 

Je ne sers à rien. 

 

J’ai bien essayé de servir, j’ai frappé à la porte de votre société. J’ai pensé que sans doute j’étais d’utilité. Mais mes poings sont petits, ma conviction fragile, mes ambitions secrètes et mes ressources limitées.

 

Et surtout… Cette porte est solide.

 

Et si je l’ai franchie, quelque fois dans ma vie, c’était juste pour prouver que je suis.

 

Mais plus je vieillis et plus je rêve. C’est épuisant de rêver.

 

Celui qui travaille à bâtir, quelque soit son ouvrage - utile, inutile, funeste, ou profitable -  le soir… Il dort!

 

Et moi je rêve!

Je n’en dors plus.

Quelle est donc la place d’un rêveur à temps complet dans cette société?

 

 

Si la communauté est un travail de groupe, je suis sûrement de ceux qui restent en arrière-cour,  moitié parce qu’il ne savent pas comment faire, moitié par ce qu’il ne veulent pas déranger, moitié parce qu’ils ne s’en sentent plus capables, moitié parce qu’ils n’ont pas été écoutés…

Et me voilà, rêveur… inactif, 4 moitiés entre les mains, inapte à trouver ma place ou plus exactement à oser l’occuper.

 

Imaginez le devenir d’une population de rêveurs inutiles affublés  chacun de ces quatre moitiés. Cela ne vous fait pas rêver?

Je sais.

Mais moi si… car je ne fais que rêver.

 

Je rêve de la liberté d’être -  inutile et décomplexée.

Je rêve d’un monde où les rêveurs seraient pris au sérieux, peut-être même écoutés.

Je rêve de portes ouvertes, de rêveurs errant à travers le monde le sourire aux lèvres , épuisés de bonheur et de nouveaux projets.

Je rêve, je sais, je rêve.

 

Publié dans juste pour les mots

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Belle et heureuse année !

Publié le par mapie

Ce soir, le vent fort tente de balayer l’année qui s’achève.
Inspirons profondément et soufflons de toutes nos forces pour l’y aider.
Il est grand temps de changer d’air!

 

A quoi bon rester en 2023… Si 2024 commence?


Soyons confiants. Tout est là pour faire de l’avenir un présent présentable!  
Il suffit de se recentrer sur nos capacités.

Nous rayonnons intérieur… ouvrons nos coeurs et  rayonnons extérieur!

Je ne sais pas si c’est le petit bouddha qui est en moi ou la sagesse qui ne demande qu’à faire surface, mais je trouve mon précepte fort adéquat pour passer le cap de la nouvelle année. 
 

A tous:  ceux que j’aime, ceux que j’aimerai, ceux que j’ai aimés ( et donc que j’aime encore), je souhaite une très belle et heureuse année 2024!

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Le temps passe...

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Soyons heureux en attendant

Publié le par mapie

 

Nul doute que le temps ne passe plus, ou à si vive allure qu'on ne s'attarde plus à égrener les heures et les jours avec autant d'attention que nous ne le faisions avant.

On me dit que cela fait cinq ans que tu es parti. Pour moi c'était hier , ah non.. hier c'était papa...  J'avoue que je ne sais parfois plus très bien qui est mort et qui est vivant parmi nous.

Je nous donne l'impression de poissons hors de l'eau se débattant pour retrouver la mer. Et toi mon cher parrain, avec papa et tous nos disparus... nagez-vous librement, unis, dans ce bel élément?

Soyons heureux en attendant.

Je vous aime en dépit de toute unité de temps.

 

 

Publié dans Le temps passe...

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La nostalgie pansera les plaies de la mélancolie

Publié le par mapie

 

 

L’automne est là .

Et sans doute parce que Noël se profile comme à chaque fois beaucoup trop tôt pour profiter de la saison; je m’agace de la pluie, du vent, du gris et même du rouge des arbres.

 

J’ai sur le coeur un tapis de feuilles mortes, humide et froid.

La mélancolie mêlée à la nostalgie des temps heureux se sont agglutinés dans l’angle du mur de mes vies, celles d’hier et celles de demain.

 

Bien des fois j’ai dû imaginer la vie sans lui.

Quel "enfant" de plus de cinquante ans ne l’a pas fait? C’est si naturel n’est-ce pas, quand le fil du temps se déroule et que la bobine est si mince que l’on s’étonne encore de pouvoir y trouver matière à tirer…

 

Et cette année, maintenant que le fil est arrivé au bout, je sais que je me dois d’apprécier la toile brodée. Elle embellit ma vie, un peu comme le dernier cadeau de Noel d’un père à sa fille. Le souvenir de ce qu’il a été.

 

Souvent on dit: la vie continue.

 

C’est vrai. Mais le chagrin des pertes et le poids de ne pas être fort alors que tout n’est qu’une naturelle continuité, fait que la vie telle qu’elle était, n’est tout simplement plus.

 

Certains s’étourdissent pour se prouver qu’ils sont restés vivants.

D’autres comme moi se figent pour voir passer le temps.

Pour nous, alors... C’est là que la tradition a tout son sens.

 

Bientôt je vais prendre mes crayons et décorer les vitres, installer la crèche, allumer les guirlandes, mettre un fond de musique et penser au bonheur de la Nativité.

Je vais pleurer sans doute de tristesse de ne pouvoir partager ce temps avec les êtres qui m’ont quittés.

Mais dans ce cocon de chaleur, je trouverai la force de souffler les feuilles de l’angle de la maison, profiter de l'hiver puis broder sur ma toile, les couleurs  du printemps.

 

Nostalgie et mélancolie sont deux sentiments distincts.

Et à cet instant de l’année, ce moment si particulier,  la nostalgie pansera une fois encore les plaies de ma mélancolie.

 

 

 

 

Publié dans Le temps passe...

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La cabine

Publié le par mapie

 

- Ah tu l’as mise dans le salon?

– Oui. Pour les conversations privées, tu rentres dans le sas… D’ailleurs, j’hésite à en mettre plusieurs côte à  côte parce qu’avec les trois ados qui passent leur temps à faire la queue, ça devient ingérable.

– C’est hyper bien vu! En plus, tu as laissé le clavier avec le gros combiné à l’intérieur … c’est encombrant mais vintage à souhait.

 – J’aime que les éléments qui ont fait l’Histoire restent dans leur jus… regarde, y’a même encore quelques chewing gums collés sous la base. Et tu sais que ce n’est pas la plus vieille cabine! Y’en avait une qui possédait des catalogues  en papier,  gros comme 20 iphones X empilés!  J’aurais tellement aimé… mais bon c’est hors de prix…

– Moi, j’ai mis la mienne  dans la salle de bain.

– Génial!  En cabine de douche?

– C’est ça…  A l’époque les gens allaient téléphoner à l’intérieur quand il pleuvait dehors; moi je vais téléphoner à  l’intérieur de la cabine pour y prendre la pluie. En revanche le combiné, je n’ai pas pu le garder à cause du mitigeur d’eau chaude… Du coup je l’ai fixé à l’extérieur,  il diffuse de l’air pour sécher les cheveux..

– J’adooore!  Et puis, c’est tellement authentique!… J’imagine que du coup, tu peux écrire sur la buée des parois comme ils faisaient autrefois!

– En fait, pas tant que ça, c’est une cabine des quartiers nord… Elle est tellement taguée que je ne vois plus à travers les vitres, mais bon, c’était ça ou les vitres cassées…et  comme je tenais à en faire une douche…

– Je comprends.. souvent je me dis qu’ils auraient dû, tout  comme nous, commencer par inventer le téléphone portable avant d’installer des cabines. Il y aurait sans doute eu moins de vandalisme.. mais bon… c’est l’évolution …

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CQFD

Publié le par mapie

consigne algomuse: incipit et mots rares en gras

 

Tout ce qui arrive a-t-il forcément une cause? Admettre l’existence de phénomène sans cause… C’est un peu comme tourner la page d’un livre de bord et faire comme si les précédentes n’avaient jamais existé.

 Imaginez….

Imaginez que le capitaine d’un navire, en pleine traversée, prodigue envers son équipage  largesses et  soirées de beuveries, cela malgré la menace d’une terrible tempête  à venir.  

Imaginez que le lendemain matin, l’ouragan ayant fait son ouvrage,  ce même capitaine,  hâbleur  comme jamais,  annonce que sur les  douze membres de l’équipage, sept jeunes recrues plus imbibées que l’océan lui-même, ont coulé par le fond, mais que les pages marmoréennes de son journal de bord n’en faisant aucun état, il doute de la véracité de ce fait. 

Imaginez qu’il ajoute encore dans sa logorrhée… que cet incident sans trop grand intérêt, a eu lieu ou plutôt non, n’ait juste pas lieu d’être, puisqu’il n’est  nullement relaté.  Et que par conséquent, , ces sept malheureux ne sont pas morts noyés par le fond mais au fond, bel et bien morts de n’avoir pas existé  dans les pages précédentes du journal.

Et ce même gradé d’ajouter: « S’il n’y a pas de pages précédentes, il ne peut y avoir de causes - S’il n’y a pas de cause inscrite au journal, il ne peut y avoir de conséquence.  Admettre l’existence d’un incident sans cause relatée serait admettre que moi, le capitaine n’ai pas fait mon métier!  Or, dans l’adversité, il nous faut toute raison garder! A bon capitaine, bon équipage!»

En conclusion, tout ce qui arrive a forcément une cause, si toutefois celle-ci est bien inscrite au journal de bord…

CQFD

Publié dans juste pour les mots

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La petite reine à bicyclette

Publié le par mapie

sur une consigne algopolar d'algomuse (incipit en gras)

 

 

L’académicien avait disparu la veille de Noël et l’inspecteur s’interrogeait sur le bien fondé de l’achat d’un vélo électrique pour son épouse qui ne goûtait pas le sport en plein air.

Elle était plutôt du type « Pilates à domicile », ou éventuellement Yoga en salle. Une frileuse quoi… D’autant plus que malgré le réchauffement climatique, Noël continuait à tomber en hiver, et la pluie s’avérait froide comme jamais.

- Et le lien?

- Quel lien?

- Et bien le lien entre la disparition de l’immortel et le cadeau de l’épouse frileuse!

Ah oui, ce lien… eh bien, il n’y en a pas. 

Il faut dire que lorsque l’on est inspecteur, il faut savoir cloisonner. Ne pas tout mélanger. Interpréter les faits indépendamment les uns des autres, quitte à trouver un faisceau d’indices menant au même point.

De toutes façons, la disparition d’un académicien, la veille de Noël n’allait pas perturber la réflexion de l’inspecteur. Il tombait sous le sens que si l’homme sage avait disparu à cette date précise, c’était très certainement de son plein gré. Personne n’allait enlever un profil pareil.

Qui donc irait s’encombrer d’un immortel pour les fêtes? De quoi plomber votre repas de réveillon! 

D’ailleurs, la fouille de l’hôtel particulier de l’académicien allait en ce sens - Pas une trace d’infraction. Tout était à sa place, y compris la documentation complète des ateliers très renommés de « la petite reine à bicyclette», vantant les mérites de ses nouveaux modèles électriques. 

A la vue du catalogue, un signal d’alerte s’allumait alors dans l’hémisphère gauche du cortex cérébral de notre enquêteur..

Et si notre sage n’aimait pas le sport en plein air, lui non plus?

Et s’il était frileux, lui aussi!  

Et si l’idée même de faire du vélo le rebutait au point d’en prendre la fuite…

C’était un début de quelque chose… ou peut-être pas… mais dans le doute, l’inspecteur trancha. Il clôtura le dossier  par un coup de tampon  « disparition volontaire d’adulte consentant » puis s’affaira à trouver un cadeau mieux adapté aux goût de son épouse.

Manquerait plus qu’elle disparaisse elle aussi avant d’avoir pris le temps de cuisiner la dinde!

Publié dans Mes petites histoires

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la piscine

Publié le par mapie

consigne algomuse: la vie d'un bonnet de bain

 

 

– On fait quoi ce week-end? On va à la piscine?

– Moi ça me va, mais tu ne connais pas ton frère – jamais Phil n’acceptera!

Et Phil de répliquer:  

– Ça c’est sûr! Tant qu’ils nous obligeront à enfiler ce truc en latex … 

– Rhoooo…. Mais qu’il est snob! Tout le monde est pareil.. 

– oui, ben… Il y a deux activités qu’on ne me fera jamais faire: porter un bonnet de bain à la piscine, et enfiler des « chaussures de clown qui puent  au bowling! 

– Sérieux? C’est dingue  Phil, parce que si les « chaussures de clown qui puent » ont une fâcheuse tendance à me dégoûter, le bonnet de bain, lui, présente tout de même de nombreux atouts.

– Ah ça oui! Rétorque Phil.  
Nous faire des têtes de con et nous arracher le peu de cheveux qu’il nous reste! Tu as raison, ça c’est l’invention du siècle!

– Mais non…  le bonnet de bain est isolant, couvrant, protecteur et plein de ressources. D’autant qu’il ne sert pas que dans une piscine!

Tu peux le mettre sous la douche, le glisser dans ton sac pour les cas de pluie intempestive ou de tsunamis…

Ce n’est pas la peine de sourire bêtement, Phil, regarde un peu les infos, par les temps qui courent, le moindre ru est prêt à sortir de son lit! 

Agrémenté  de quelques fleurs , il devient un magnifique cache pot. 
Percé de quelques trous judicieusement placés, il égoutte les pâtes et se glisse une fois sec dans un tiroir de cuisine sans l’encombrer..

Par paire il protège les pieds de la boue du jardin.

Sans compter que pour nous, les femmes, percé de deux trous, il peut remplacer au pied levé un astucieux panty, grace à son pouvoir gainant haute performance!

Piquée par l’oeil moqueur de phil:

-Et ben siiiii… ca dépend de la taille du bonneeeeet.

– ok ok, répond le jeune homme au bord du fou rire:

C’est encore mieux! Tu es en train de m’expliquer que quand on enfile un bonnet de bain à la piscine, on enfile potentiellement un panti bien serré doublé d’une passoire cache pot ou cache pompes… 
Tu as raison soeurette , ce n’est pas gênant!

– Oui bon… j’aurais essayé ! On ira à la piscine entre filles!

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solitude non choisie

Publié le par mapie

 

Mais seuls, tout seuls, bien seuls et sans autre avenir que de n’en point avoir, ils mènent côte à  côte un quotidien de peines et d’habitudes vaines et qui ne riment à rien.

Rien ne touche avec plus de rudesse le coeur que le désespoir d’une solitude non choisie. Elle s’immisce au plus profond de l’Être, annihile ses envies, anesthésie ses sens jusqu’à le rendre « chose », le soustraire à la vie.

Tout seuls dans leurs prisons, seuls dans leurs souffrances, seuls dans leurs peurs, seuls dans leurs maisons de retraite, seuls dans leur vie, seuls parmi d’autres, et seuls dans leur tête. Il s’étiolent et se figent.

Oubliés des autres

Oubliés d’eux-même

Ils se meurent. 

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