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Sous le soleil de décembre

Publié le par mapie

Le soleil de décembre est l’un des plus jolis.
Il est un peu fatigué, froid, sec et cassant, éphémère et précieux. Nostalgique des saisons passées, il ne se fatigue pas aux promesses d’avenir.

Il est juste là - pour quelques heures. A nous d’en profiter, suffisamment couverts pour ne pas s’y bruler…de froid.

Il faut beaucoup de vie et d’amour dans les coeurs pour supporter les fêtes et la saison d’hiver.  
L’air est riche en décembre ou est-ce notre acuité qui s’accroit. Les gens exhalent leurs joies, leurs peines, leur fatigue, leurs inquiétudes et frustrations avec tant de puissance, que le filtre des masques n’y peut rien changer. 

Les chalets du marché de Noël sont à nouveau sortis et je me prends à rêver de magie et de paix en me ruant comme tous, dans des contingences matérielles futiles, mais utiles à la nécessité de perpétuer .

Mille et une journées sont passées depuis peu, et je ne grandis pas.  Mon envie de douceur et de joie reste intact, et ma sensibilité prégnante.

A croire que de « vieux sage » il n’y a pas. A moins que je ne sois pas assez vieille encore, ou que le monde vieillit plus vite que moi, ou bien encore que je suis vieille depuis que je suis née, et que donc pour moi, rien ne change .. oui c’est ça…

C’est sûrement  cela… je suis née vieille, dans un monde vieillissant. 

Les librairies regorgent d’ouvrages sur le développement personnel, comme autant de promesses de bien être pour la future année. « Comment lâcher prise en dix lecons, oubliez vos soucis et prenez soin des autres, le bonheur est au fond du frigo…etc… » 
Comme si la solution à nos questions s’y trouvait…

Le « « vieux sage » de naissance que je ne suis pas » croit que la clé n’est pas en librairie.
Pas cette fois!
Non, la clé est dans ce rayon de soleil d’hiver qui reflète sur les quelques rares feuilles encore accrochées aux arbres, l’éphémère et intense goût du bonheur.
Ce qui est finalement une très bonne nouvelle, car le soleil brillera je pense encore l’année prochaine et celles qui suivront! 

Belle fin d’année et joyeuses fêtes! 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

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Bon anniversaire soeurette!

Publié le par mapie

Que jeunesse se passe n’est pas fatalité 

Tu en es bien l’exemple petite soeur adorée

malgré tous tes efforts pour trimer au labo

et pour donner le change, parfois plus qu’il ne faut.

Te voilà , jeune mouette, debout sur le rocher…. à l’affut d’une vague, ou d’une… croûte à thé 😉

Rien ne passe… ni la jeunesse , ni le passé… 

——————-

On dit que l’enfance s’éloigne ,

moi je crois que c’est illusion,

et qu’il n’en est en fait aucunement question.

L’adulte joue juste à « être grand » pour se donner des airs…

sortes de faux semblants…


Nous restons des enfants dont la jeunesse se patine et donne des reflets éclatants à nos vies…

Tes reflets petite grande soeur sont rudement chatoyants,

ils rayonnent sur les autres.

Peaufine ta jeunesse, garde ta part d’enfance

Préserve ta santé pour notre grand plaisir

Telle est mon ordonnance pour tes 60 bougies.

( à renouveler dans un an😘) 

 

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Échanger, c’est desserrer le couvercle…

Publié le par mapie


 

 


Parfois,  je croise des gens, et j’entame la conversation, juste  pour quelques mots...  et voilà que je débute la promesse d’une amitié furtive et éphémère.

Echanger un sourire, un conseil ou plus encore, c’est desserrer le couvercle difficile d’un bocal et  laisser croire à l’autre que c’est lui qui l’a fait.
C’est agréable, désintéressé, enrichissant et satisfaisant.

D’ailleurs une « amitié éclair » a cela de bon qu’elle ne se joue de rien. Elle ne cherche pas à plaire, elle est - tout simplement.

Sans doute est-ce la raison pour laquelle il est souvent douloureux ou juste décevant de constater que la magie d’une première rencontre s’estompe dès la seconde.

Enfin, pas pour tout le monde… 

Certaines personnes ont ce truc…. Ce truc qui fait que d’un simple contact, elles construisent le début de quelque chose. 
Ce truc un peu magique de conserver d’une  « première  rencontre » , l’ingrédient nécessaire à chacune des fois qui suivront.


Ce sont des collectionneurs d’instants éphémères  qui peignent  la vie  telle une fresque pointilliste à coups de hasards et d’opportunités saisies, de rencontres et d’échanges, uniques mais réitérés maintes et maintes fois, comme tout autant de premières fois.

Ils créent du lien et l’entretiennent.
Ce truc, je crois, c’est simplement d’aimer les gens à tout instant et pas seulement parfois.  Ce truc, c’est accepter que le couvercle du bocal que l’on vous tend ait été desserré pour vous également avant.
Echanger n’est pas à sens unique, et dans les deux sens il semblerait que cela soit: agréable, désintéressé, enrichissant et satisfaisant.

 

«  je pense que cela veut dire que les rencontres de hasard sont importantes pour le bien-être des gens. »

Haruki Murakami - Kafka sur le rivage

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Fondus dans le décor

Publié le par mapie

Cette mer immense au roulis perpétuel  qui fait vibrer votre corps puis qui se mue en vous..
Cette mer immense au roulis perpétuel  qui fait vibrer votre corps puis qui se mue en vous..

 Je crois que je fonds. Je me fonds dans le décor.

Vidée, je me perds dans un champs - comblée, je me coule dans les eaux fraiches de l’océan - puissante, je respire l’air pur de montagne à grandes goulées, - fragile, j’embrasse l’arbre dans la forêt. Et j’ai le sentiment que c’est à ces instants, lorsque l’on se sent particulièrement vivant, que  nous sommes le plus près de ou le plus prêt à nous fondre dans le décor.

Tout serait si facile si au lieu de mourir brutalement après de plus ou moins longues souffrances infligées aux autres, a minima à soi, nous disparaissions progressivement , en nous fondant naturellement  dans le décor. 

Nous deviendrions un peu plus transparents ou plus lumineux aux yeux des autres, de façon à ce qu’ils s’accoutument sans avoir de regret. Ils seraient les témoins confiants de notre maturité à savoir les quitter. Puis nous ne serions plus que présentement invisible,ou éblouissant d’absence.. je ne sais.
Mais là - quoiqu’il en soit - quelque part - fondus dans le décor.

 

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Tomberont les feuilles

Publié le par mapie

 


La ronde étourdissante des bonheurs à venir,
en toute impunité, efface les souvenirs.

J’ai du rater l’été.

Car s’il m’est souvenance de bourgeons prometteurs, c’était en mai dernier…  
Autant dire quelques heures… Tout passe si vite.

Les semaines sont un jour - Et mes enfants sont grands.

Pas question que je vieillisse , du fait que d’autres grandissent. 

Je n’en ai pas le temps.

Dans 10 minutes, ce sera l’hiver puis viendra le printemps… puis… tomberont les feuilles… à nouveau….
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L’avenir s’efface

Publié le par mapie

La persistance de la mémoire - Salvatore Dali


Si c’est une maison pour «  personnes de mon âge », j’ai du sauter quelques  classes, car je les trouve bien vieilles, moi, les filles de la promo! 

Mais bon…. Ici, je suis bien - Je le sais - Tout le monde me le répète… D’ailleurs, pourquoi je ne ressens pas l’enthousiasme qu’il déploient  tous à me convaincre ?

Souvent je les fais rire. J’avoue. Je déménage parfois.  Et de mes errances, je rapporte quelques drôles de mots… 

Quand je les fixe en silence, alors ils croient lire en mon regard de la tristesse, de la fatigue, de la désorientation… C’est fou tout ce que mon mutisme  leur inspire… Moi je les regarde c’est tout. Pourquoi toujours dire?


D’ailleurs, « dire »… pour ce que cela sert…

Si je leur dis ce que je vis - ils me corrigent pour me dire ce que je suis sensée vivre. Mais moi, je sais bien que cela ne correspond pas. Du coup, ils en concluent que je perds la tête, que c’est l’âge, le changement, la perte de repères.. que tout cela va s’arranger… ou pas… et que quoiqu’il en soit, c’est dans l’ordre des choses…

 

L’ordre des choses…. Il a bon dos… s’il y avait « un ordre des choses », le monde ne serait pas ce qu’il est! Je le sais moi. J’ai 99 ans, alors évidemment… j’en ai vu…

Depuis quelque temps, le temps s’étire. Je vis cet étirement, un peu comme la montre du tableau de Dali, celle qui coule du bord de la table.  Le temps déforme ce que je suis , ce que je vois, ce que je vis. Du coup, je me raccroche au passé. Il est bien le seul à garder une forme correcte.

Vous ne trouvez pas, vous, que l’avenir est flou?


Les murs, les couloirs,  et même les gens sont si pâles  qu’ils semblent s’effacer.

L’avenir s’efface. Suis-je donc la seule à m’en apercevoir?

 

Non… il y a aussi cette dame au regard gris pale , assise là dans l’entrée.

Elle sourit- ne dit rien- mais tout comme moi n’en pense pas moins.

 

 

 

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Dégât collatéral

Publié le par mapie

Hier, je promenais ma migraine sous les frondaisons des arbres. Le soleil était  bas, et la douceur de fin de journée me portait à la réflexion suivante:

Colère et tristesse sont deux termes qui se répondent comme des rimes embrassées…

J’ai trouvé la phrase jolie, d’autant que ce sentiment mêlé de tristesse et d’ire était prégnant dans mes pensées. A ce moment là, Colère et Tristesse semblaient encore pouvoir marcher côte à côte, mais cela….  C’était hier.

 

Aujourd’hui, Il pleut.Tant mieux. Cela colle bien à mon humeur.

A moins que, cela soit mon humeur qui ne colle au temps…

Sur la gouttière de laiton, les gouttes bruitent du même sentiment de tristesse et de colère que la veille.  Mais des nuances de dégoût, d’amertume et de gâchis se mêlent à ce dernier. 
 

Aujourd’hui, Colère et Tristesse se répondent, mais de rimes embrassées il n’y a plus.


« Si les gens que tu aimes  s’abiment et se déchirent

Et te forcent malgré toi à prendre part au conflit

D’une sourde colère, ta peine va se nourrir

sur leurs champs de bataille, tu perdras tes amis. »

                                                            Dégât collatéral- sept 2021

 

 

Ne pas prendre part… ne pas prendre parti… Espérer ne pouvoir être là qu’en appui, pour l’un, pour l’autre…  si nécessaire et sans jugement.

Une naïveté sans doute. Une belle utopie. Les deux.

Etre impartial n’existe pas. En temps de guerre ( qui plus est quand ce n’est pas votre conflit), ne pas choisir, c’est  se ranger dans le camps opposé.

Alors, je valdingue pour n’avoir su trancher.


Triste, en colère, révoltée… résignée…

 Car après tout, c’est vrai, comment peut-on penser être utile en ne faisant rien… surtout que « ne rien faire », dans bien des cas revient à « ne pas faire  quelque chose », ce qui n’est pas rien.

 


 

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Mon horloge sociologique

Publié le par mapie

Elle - part rejoindre sa soeur et ses neveux , faire de la voile dans leur maison de bord de mer…

Lui - a loué une jolie villa dans « l ’arrière-pays ». Inquiet de la chaleur qu’il ne supporte plus, mais qu’il ne voudrait risquer de manquer.

Eux - devraient être  en Grèce, encore… ils aiment bien. Et cela ne dépare pas, même  s’ils y sont déjà allés. D’ailleurs, les cyclades sont variées, et cela reste assez chic pour faire le job de « la destination de rêve » aux yeux des leurs et des autres .

Moi? 

Moi, Je ne sais pas. Chaque année, je revis le dicktat de  l’horloge sociologique. Contrairement à celui de l’horloge biologique qui malmène la femme à l’aube de ses trente ans, celui-ci, bien pire, revient tous les ans avec assiduité dès la fin du printemps voire même plus souvent, au gré de vos finances ou de l’environnement.

J’avoue, je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à me plier à ce système qui veut que nous partions en France ou à l’étranger, en famille ou entre amis, avec pour obligation absolue de se détendre et / ou d’en faire montre.

Trop de pression en cette saison: le beau temps, le plaisir et le rire partagé. Sans doute est-ce parceque pour être totalement détendue, il me faudrait être sûre  que ce soit également le cas pour les autres que moi, et rien que cela … relève de l’impossible.

Finalement les vacances n’existent que pour celui qui sait s’abandonner au fameux lâcher prise. Sur le papier,  je suis plutôt douée: j’ai la famille et les amis, je sais profiter de l’instant, chérir la douceur de vivre, rire, manger, jouer, me dépenser, me balader…. J’ai tous les pré-requis , peut-être plus encore, et pourtant… s’il faut provoquer , conditionner, planifier la magie…alors là…plus personne!

Anticiper , dépenser le plaisir que je n’ai pas, me semble compromettre l’espoir d’y  avoir droit.
Je préfère la surprise de l’instant apprécié tel qu’il se devait d’être.  

Je sais c’est un peu dingue et très handicapant. Certains se disent que le plaisir est autant dans le projet que dans les vacances, oui, à condition de ne pas projeter trop d’aléas…


Hypersensible sans doute, Je ressens tout et même plus encore. Je ressens ce qui n’est pas. Je m’érige des barrières: des gens peinés, frustrés ou plus mal qu’ils ne sont. Des cas de conscience qui n’en sont pas. Des jugements inaboutis de réflexions en devenir qui pourraient s’avérer altérer mes projets….

Je ne suis bonne qu’en improvisation, mais attention sans surprise!! J’aime l’improvisation née de l’opportunité, pas celle dont on commencerait à attendre un début de quelquechose.

Du coup voilà…
L’idée de devoir  prendre l’avion et polluer le monde pour me poser les fesses sur une autre face de la terre parce que c’est cool… juste ça… cela fait naitre en moi un regain de questionnements qui actionnent le frein moteur de mon envie de vacances. 
L’Homme bouzille la planète  et ne laisse aux suivants (qui d’ailleurs seront peut-être encore plus cons que nous) un monde bringuebalant… J’avoue que je ne trouve pas de sens à tout cela. 

Certains plongent dans la fosse malgré leur peur mais moi je reste sur l’abord avec mon vertige et la nausée permanente au bord des lèvres.

Rien n’est jamais aligné, et je vacille, je panique, je chancelle et je reste immobile, à regarder avec agacement et à regret ceux qui projettent leurs vacances sophistiquées avec simplicité.

 

Bon ce n’est pas le tout mais… faut que j’y aille… j’ai un avion ou je ne sais quel train à prendre. Ben oui… La vie continue non?…. 

 

 

 

 

 

 

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Magique

Publié le par mapie

C’est un jardin extraordinaire où toutes les vues sont de paradis.

Le moindre rayon de lumière ouvre à la perfection .

Résonance. C’est le mot qui me vient.

La nature enchanteresse élève quelques instants nos âmes.

La vibration d’un Tout dépasse  l’entendement.

C’est juste si beau.

 

 

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Un pansement sur le coeur

Publié le par mapie

Elle faisait du vélo  sur un chemin connu. Elle s’est cassée la gueule et puis s’est relevée, amochée, endolorie et furieuse contre la pierre, le vélo , le chemin et elle-même .

Une saleté  de caillou .. rien d’énorme, juste un morceau de silex comme on en trouve partout  dans les sols argileux de la région.  Elle a roulé dessus et puis s’est retrouvée dans le fossé. C’est idiot, certains roulent sur pire que ça, sans problème, ils sont mieux équipés sans doute…
D’ailleurs, on ne peut pas retirer du sol  tous les cailloux.. de toutes facons il en remonterait d’autres... 

Elle a repris son vélo, évité ce sentier jugé  trop accidenté ... puis s’est cognée le front contre une branche empesée de fruits  , comme elle les aime tant... murs et sucrés. Même là, ça fait mal, car le plaisir aussi fait mal.

Qu’importe… 

A quoi servirait de  mettre un pansement ? D’autant qu’il ne s’agirait pas de soigner ses genoux , ses coudes ou son front.. vous l’aurez bien compris, il lui faudrait plutôt un pansement sur le cœur.
Or le coeur ne se répare pas.. pas avec un pansement… au mieux, il s’adapte.

Réparer n’a de sens que pour continuer... mais peut-elle vraiment, doit-elle vraiment, veut-elle vraiment.. continuer les choses, dans les mêmes  conditions, une fois que finalement les conditions n’y sont plus.

Elle se frotte le genoux et la tête, un peu groggy sur le bord du chemin parcouru.
Et à cet instant précis, l’idée du sparadrap  ne lui semble plus si mal… Il suffirait juste de veiller à ce qu’il tienne. 
C’est un état d’esprit, le pansement sur le coeur … une sorte de « cohérence cardiaque » visant à gérer raisonnablement ses battements. Un travail quotidien, une veille permanente, une discipline de vie, l’aliénation du coeur et de la raison….


Pour elle, cela revient à vivre un peu, beaucoup, mais sûrement pas passionnément.

Et puis quoi? Elle se sent encore jeune … jeune pour son âge…. La cohérence peut bien attendre…


Alors, elle reprend son vélo et pédale, nez au vent, coeur battant… prête à se remettre en selle autant qu’il le faudra, autant qu’elle le poura.

Car Vivre est un métier de jeune…

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